Office national du film du Canada
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Image du film L’homme aux oiseaux (Bernard Devlin et Jean Palardy, 1952).
Source : Cinémathèque québécoise 1999.0008.PH
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La Patrie, 21 septembre 1949, p.17
Source : Bibliothèque et Archives nationale du Québec
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Partition musicale du film C'est l'aviron (1944) réalisé pour la série Chants populaires.
Source : Cinémathèque québécoise, 1992.0025.AN.01
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Le Petit Journal, 6 janvier 1946, p.7
Source : Bibliothèque et Archives nationale du Québec
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Le Canada, 21 mars 1947, p.5.
Source : Bibliothèque et Archives nationale du Québec
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Affiche du film Future for Fighters produit dans la série Canada Carries On (1944).
Source : Cinémathèque québécoise, 1988.1352.AF
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Affiche annonçant une projection gratuite de films de l'ONF.
Source : Cinémathèque québécoise, 2006.0183.AF
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Affiche publicitaire annonçant un programme gratuit d'actualités et de documentaires de l’ONF.
Source : Cinémathèque québécoise, 2006.0179.AF
En juin 1938, le producteur britannique John Grierson remet son rapport sur les activités cinématographiques gouvernementales canadiennes et propose la création d’un Office national du film. Celui-ci est créé à Ottawa en mai 1939. La loi lui donne le mandat de produire et distribuer des « films nationaux destinés à aider les Canadiens de toutes les parties du Canada à comprendre les modes d’existence et les problèmes des Canadiens des autres parties ». Grierson, qui en est le premier commissaire, n’engage aucun Canadien français parmi le personnel de production et il faut attendre 1942 pour qu’une production francophone voie le jour. C’est à Vincent Paquette qu’échoit la responsabilité de la série « Actualités canadiennes », un magazine destiné aux salles. Celui-ci change bientôt de nom et devient « Les Reportages ». Lorsqu’elle s’arrête, en 1946, on compte 118 épisodes. D’autres séries sont également produites, comme « Chants populaires », des films d’animation auxquels travaillent Norman McLaren, René Jodoin et Jean-Paul Ladouceur.
Grierson quitte la direction de l’ONF en 1945. Son successeur procède à des compressions. L’équipe française est écrasée mais parvient néanmoins à se distinguer grâce à quelques films : Montée (R. Garceau, 1949) et quelques titres de la série « Vigie » : Saguenay (R. Blais, 1947), Au parc Lafontaine (P. Petel, 1947), La Terre de Caïn (P. Petel, 1949), Contrat de travail (B. Devlin, 1950). À cette époque, le gouvernement Duplessis se brouille avec l’ONF et limite la diffusion de ses films dans les institutions qui tombent sous sa juridiction. L’ONF va donc développer ses propres canaux de distribution par l’entremise des Conseils du film, ou faire affaire avec des distributeurs commerciaux. En 1950, le gouvernement adopte la nouvelle loi qui régit l’ONF et qui comprend le désormais célèbre mandat : « Faire connaître et comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations ». La situation des cinéastes francophones est alors déplorable. Le combat pour mener à terme la réalisation du court métrage de fiction L’homme aux oiseaux (B. Devlin et J. Palardy, 1952) illustre bien le problème.
Au tournant des années 50, l’ONF espérait avoir la responsabilité de la télévision. C’est Radio-Canada qui en hérite et l’Office se contente de quelques plages horaires. En 1953, un studio chargé de la réalisation de films français est créé (producteur : Bernard Devlin). Suivi peu après d’un second studio francophone, sous la houlette de Roger Blais. On y réalise notamment des épisodes de la série « Silhouettes canadiennes ». La télévision a un impact considérable sur la production. Après des années de stagnation, neuf personnes sont embauchées, dont Anne Hébert et Louis Portugais. Si les ciné-reportages de la série « Sur le vif » (1954-1955) sont assez décevants, l’émission « Passe-Partout » (1955-1956) comprend des films plus intéressants, notamment Les aboiteaux (R. Blais, 1955) et Alfred J. (B. Devlin, 1956). On y trouve des documentaires classiques, des documentaires-fiction et des fictions, bref un éventail de styles remarquable. L’arrivée de la télévision et le déménagement à Montréal en 1956 constituent deux tournants majeurs dans l’histoire de l’ONF.