John Grierson (1898-1972)
Un vrai Écossais
Écossais, fils d’un instituteur pasteur et d’une suffragette, John Grierson conservera toute sa vie une morale puritaine et une idéologie sociale-démocrate. Dans la vingtaine, il voyage aux États-Unis et admire l’efficacité du cinéma hollywoodien sous toutes ses formes, tant la fiction que la reproduction du réel. Pionnier de la critique cinématographique, il invente l’expression « documentary film », que les Français traduiront par « documentaire ».
De retour en Grande-Bretagne il devient directeur de la section cinéma du General Post Office à Londres. C’est à ce titre qu’il est invité par le gouvernement canadien en 1938 à venir proposer une amélioration de la production gouvernementale. De ses suggestions émane le National Film Board of Canada/Office national du film du Canada en 1939. Il en sera le premier directeur.
Une vision sociale du cinéma
Grierson voit le cinéma comme un art destiné avant tout aux classes populaires. À la manière des socialistes européens de son époque, il pense que l'art doit remettre en question le passé et proposer des nouveaux paradigmes. Pour lui, les films peuvent être des miroirs du présent et contribuer à mieux faire connaître les conditions sociales du monde ouvrier, mais ils doivent surtout prophétiser un avenir où les vertus morales de partage seront plus importantes que la création de richesses. Il n'hésite pas à utiliser la métaphore du marteau – élément du drapeau soviétique – quand il exprime sa conception de l'utilité du cinéma.
Cette vision du cinéma va perdurer à l’ONF pendant plusieurs décennies. Elle sera à la fois une source de dynamisme et une limitation pour l’imaginaire pour bien des cinéastes.
Unilingue anglophone, Grierson ne comprend pas vraiment ce qui se passe au Québec. Il n’en accepte pas moins la création d’une « french unit », que dirigera Vincent Paquette.
L’exil
John Grierson est finalement forcé de démissionner pour des raisons politiques en 1945. Il travaillera alors aux États-Unis et dans son Écosse natale.
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Pour en savoir plus
- Monsieur John Grierson. Réal. : Roger Blais [Office national du film du Canada, 1974]
-
Evans, Gary. 1984. John Grierson and the National Film Board. The Politics of Wartime Propaganda. Toronto : University of Toronto Press.
- L’encyclopédie canadienne
- Portraits des artisans – Office national du film du Canada