France Film
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Les employés de France Films célèbrent le cinquième anniversaire de la compagnie.
Source : Cinémathèque québécoise, 1998.2116.PH.4225
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La Patrie, samedi 19 septembre 1931, p. 1.
Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec
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La Patrie, 21 avril 1945, p.39
Source : Bibliothèque et Archives nationale du Québec
D’abord, la distribution
Robert Hurel crée en 1930 la Compagnie cinématographique canadienne (France-Film) dans le but de distribuer le cinéma français au Canada. Il annonce dans un premier temps la mise en distribution d’une trentaine de films français le 23 août de cette même année. Joseph Cardinal, locataire du Saint-Denis de Montréal, profite largement de cette nouvelle production. Deux semaines plus tard, avec la projection de La route est belle (Robert Florey), le Saint-Denis présente une interview filmée du ministre Athanase David visant à promouvoir la diffusion du film français au Québec par France-Film.
Puis la création d’un réseau de salles
Cependant, Hurel ne veut pas limiter France-Film à la distribution. Dès février 1931, il achète le Roxy de la rue Ste-Catherine Ouest, à Montréal, et le rebaptise Cinéma de Paris. Bientôt, il y aura aussi un Cinéma de Paris à Trois-Rivières, à Québec et à Sherbrooke. C’est l’embryon d’un réseau qui ne va cesser de grandir au fil des ans. Hurel engage en outre le journaliste Henri Letondal pour mettre en œuvre les meilleures stratégies de communication publicitaire.
Pour favoriser l’extension de son réseau, Hurel a l’idée d’organiser le 29 juillet 1931 un
« congrès du film parlant français » pour rassembler les exploitants et les mettre en contact avec différentes personnalités canadiennes-françaises, dont Pamphile-Réal Du Tremblay, grand patron de La Presse. Au banquet de clôture présidé par le consul de France celui-ci se félicite : « l’exploitant du film français doit se dire que, dans cette province, en distribuant du film d’expression française, il accomplit une œuvre patriotique. Il combat avec une arme plus brillante l’envahissement des couches populaires par l’américanisme ». Hurel se réjouit déjà du fait que quarante-cinq salles un peu partout au Québec projettent régulièrement les films qu’il offre. Ces congrès vont se poursuivre jusqu’en 1936.
Vers un monopole
Au début de 1934, grâce à un important capital fourni par Alban Janin, un riche entrepreneur en construction, la compagnie prend de l’importance. Ce qui permet à Hurel, en septembre de la même année, d’intégrer la Franco-Canada Films de J.A. DeSève. France-Film détient ainsi un monopole presque absolu dans son secteur.
Le succès de France-Film n’est pas sérieusement compromis par la guerre. Si la compagnie manque de films pour ses salles et que certaines doivent fermer, celles qui présentent aussi du vaudeville et du mélodrame (L’Arcade, le Théâtre National) ne manquent pas de spectateurs. Le Saint-Denis présente des concerts dans ses temps creux. La fin du conflit signifie un regain de prospérité, car la production européenne n’a pas cessé et il y a plein de nouveaux films à distribuer.
J.A. DeSève devient propriétaire de France-Film en 1948. Obtenant le contrat de distribution de la totalité de la production québécoise au tournant des années 1950, la firme réalise de gros profits, d’autant plus que les films sont projetés dans son réseau de salles.
Avec des hauts et des bas, France-Film continuera sa progression jusqu’au milieu des années 1970, alors qu’elle est dirigée par Georges Arpin. Dans les années 1980, elle vend ses salles, sauf le Saint-Denis. Puis ses autres activités sont assumées par sa filiale Les films Équinoxe.