Paul L'Anglais (1907-1982)
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Source : Cinémathèque québécoise, 1998.2112.PH.3934
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Le Petit Journal, 23 juin 1946, p.38
Source : Bibliothèque et Archives nationale du Québec
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Source : Cinémathèque québécoise, 1998.2164.PH.6332
Avocat et militaire
Fils de juge, Paul L’Anglais devient avocat en 1930. Durant ses études à l’Université McGill, il participe à des programmes d’instruction militaire et reste affilié à l’armée jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’il termine avec le grade de lieutenant-colonel. En plus de lui permettre d’acquérir une excellente maîtrise de l’anglais, cette expérience lui fournit des contacts politiques qui lui serviront toute sa vie. Très actif, il participe à la Chambre de commerce, des clubs d’hommes d’affaires – partout où se retrouvent les élites financières montréalaises. Comme J.A. DeSève, il est un entrepreneur né.
La radio l’intéresse cependant plus que la pratique du droit. Dès 1932, il devient réalisateur d’émissions, agent publicitaire et producteur. Il fonde sa propre société, Radio Programme Producers, très active jusqu’au milieu des années 1940.
Le plus important producteur québécois de son époque
Tout en gardant des intérêts dans la radio, il s’intéresse alors au cinéma. Constatant le succès du Père Chopin, il s’associe à un riche homme d’affaires de Québec, René Germain, et fonde sa propre compagnie, Québec Productions Corporation. La firme tente un coup d’éclat : la production simultanée d’un film de langue française et d’un film de langue anglaise basés sur le même canevas. Les deux films issus de cette expérience, Whispering City (mettant en vedette les acteurs américains Paul Lucas, et Mary Anderson) et La forteresse (avec Nicole Germain et Paul Dupuis) récoltent cependant peu de succès.
L’Anglais comprend rapidement qu’il doit miser sur le marché local. Il met en branle des productions qui feront la réputation de Québec Productions : Un homme et son péché, Séraphin, Le curé de village, Le rossignol et les cloches, Son copain. C’est lui qui incite Gratien Gélinas à créer Tit-Coq au cinéma, un projet finalement monté avec DeSève.
Puis la télévision
Dans les années 1950, L’Anglais est surtout occupé à vendre de la publicité pour la radio et la télévision. Il est associé aux campagnes électorales du parti Conservateur. En 1960, DeSève, désireux de profiter des contacts de L’Anglais dans le monde politique, l’associe à sa demande pour une nouvelle chaîne de télévision. Tout se déroule comme prévu et L’Anglais devient vice-président du fameux « canal 10 » (Télé-Métropole, aujourd’hui TVA). Il occupera ce poste jusqu’à son décès.