Maurice Proulx (1902-1988)
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Portrait photographique de Maurice Proulx.
Source : Cinémathèque québécoise, 2000.0039.PH.02
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Maurice Proulx et sa fidèle caméra 16 mm Cine-Kodak Special.
Source : Cinémathèque québécoise, 2000.0039.PH.01
Prêtre et professeur d’agronomie
Fils d’agriculteur, Maurice Proulx restera toute sa vie attaché aux métiers de la terre. Devenu prêtre en 1928, il accepte avec plaisir de se spécialiser pour devenir professeur à l’École d’agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (Université Laval). Il étudie d’abord dans cette institution, puis il part faire un doctorat à l’Université Cornell (États-Unis), où un professeur lui fait découvrir la valeur du cinéma comme outil pédagogique. Il en perçoit toute la portée, sachant que beaucoup de paysans sont encore analphabètes.
Sitôt de retour au Québec, il se procure une caméra 16 mm. Dès lors, toute sa vie active va se partager entre son métier d’enseignant et sa passion pour le cinéma, les deux se rejoignant dans la fabrication de nombreux films pédagogiques.
Filmer la colonisation
De 1934 à 1937, il se fait propagandiste de la colonisation. L’abbé Proulx filme ainsi un groupe de colons de son diocèse qui part vers l’Abitibi, ce qui donne le premier long métrage documentaire sonore du Québec. En pays neufs est largement diffusé partout dans la province.
En 1938, il touche encore la colonisation, en Gaspésie cette fois, dans En pays pittoresque, qui se veut aussi matériel de promotion touristique sur la région. Dans la même veine touristique, il filme le Saguenay, les îles de la Madeleine, la région de Québec.
Des films plutôt que des manuels
Entre-temps, il a commencé sa production de films didactiques liés à l’agronomie. Ces documentaires couvriront un large éventail, qui va de l’entretien des chevaux de labour aux « ennemis de la pomme de terre », en passant par le tabac, le lin, les fraises, la betterave à sucre, etc.
Du fait de son expérience et de son amitié avec le premier ministre libéral Adélard Godbout, qui avait été son professeur d’agronomie, il participe activement à la création du Service de ciné-photographie en 1941. Dès lors, une grande partie de ses productions seront financées par cet organisme étatique. Après l’arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis en 1944, Proulx réussit l’exploit de devenir ami aussi avec celui qui était l’adversaire politique de Godbout.
Un homme à l’aise dans l’idéologie duplessiste
Il faut dire que l’orientation fondamentale de Proulx vers les valeurs conservatrices de l’agriculturisme, de la famille et de la religion rencontre tout à fait l’idéologie duplessiste. Plusieurs films ne manquent pas de louanger les réalisations de l’Union nationale.
En plus de ses films didactiques, Proulx réalise beaucoup de courts métrages sur des événements religieux, surtout des grands rassemblements qui ont cours dans les décennies 1940 et 1950. Il en filme dans toutes les régions du Québec, à Ottawa et même à Rome.